Nous connaissons l’histoire régionale de la ligne ferroviaire Bordeaux-Nantes et de ses lignes adjacentes, du matériel ferroviaire, grâce à l'initiative de personnes qui ont décidé à en écrire une histoire, à préserver un patrimoine.

Plusieurs associations dont « Mémoire Ferroviaire de Bordeaux » la FACS, participent à faire connaître ce passé.

Les images du trajet de Bordeaux à Saint-Yzan, celles de la gare de Saint-Mariens-Saint-Yzan, ou celles d’un  train qui arrive à Blaye en 1873, nous montrent l’utilité de ces petites gares et de ce moyen de transport au service de l’économie locale.

D’autres personnes plus actives, qui ne pouvaient se résigner à voir disparaître une à une toutes les lignes de chemins de fer secondaires et les tramways, ont fondé des chemins de fer touristiques.

La compétence et le dévouement de l’Amicale des Anciens et Amis de la Traction Vapeur (section Midi-Pyrénées) ou encore du Pacific Vapeur Club permettent de remettre des locomotives, des wagons en état de fonctionnement.

 

Plusieurs lignes touristiques ferroviaires dont celle de Guîtres, le train des mouettes, vous permettent aujourd’hui de revivre un voyage en train d’époque et découvrir notre région ou

une autre

La ligne ferroviaire Tours à Bordeaux

  

L’an mil huit cent quarante-six, le trente et un juillet, 

 

Le conseil municipal de la commune de Montendre, arrondissement de Jonzac, s’est réuni au lieu ordinaire de ses séances, en vertu d’une lettre de Mr le Sous-Préfet de l’arrondissement en date du 15 juillet présent mois.    

Présents à la séance, Mr Marchand, maire, président ; G. Page, adjoint ; P. Massy ; Morpain ; Faure ; Frichou ; Ledoux ; Millé ; Rocher ; conseillers municipaux  –  absents, M. de Morineau et Poinchaud, excusés, Me Ollière, père l’un des conseillers, mort.

Le conseil s’occupe du motif de sa convocation - Il s’agit de donner son avis sur l’établissement d’une station sur le chemin de fer de Tours à Bordeaux. Cette station serait placée ou à Saint Michel, ou à Saint Aigulin -

Sur quoi, le conseil après en avoir délibéré pour s’être fait représenter une parcelle du plan indiquant les stations projetées, la disposition des lieux, la direction des routes et les contours de la rivière de Dronne a, considérant ; qu’une station à Saint Aigulin serait plus avantageusement placée qu’à Saint Michel, à cause du voisinage de la route départementale n°10 de Mirambeau à La Roche Chalais, qui elle-même va se relier à la route départementale de la La Roche Chalais à Ribérac, ce qui fait que ces deux routes n’en forment qu’une seule dont l’une des extrémités s’appuie presque sur le fleuve de Gironde et l’autre dans une portion du département de la Dordogne ; que les voyageurs et marchandises venant de la Charente inférieure n’auraient aucun détours à faire pour se rendre à cette station, tandis que, si elle était placée à Saint Michel, il faudrait traverser le chemin de fer, le bourg de Saint Aigulin, puis la rivière de Dronne, se rendre à La Roche Chalais et de ce dernier endroit retourner presque sur ses pas pour aller joindre Saint Michel, ce qui occasionne un parcours de six kilomètres de plus et la confection d’une portion de route de La Roche Chalais à Saint Michel ; Que le désavantage que l’on vient de signaler pour la contrée qui se trouve sur la rive droite de la Dronne ne procurerait à la contrée de l’autre rive aucun avantage, si ce n’est au seul bourg de La Roche Chalais qui doit s’effacer dans une discussion où il s’agit d’un intérêt général ; en effet les voyageurs et marchandises venant sur la route de Ribérac ou par les chemins adjacents de l’autre côté de la rive auraient un parcours égal pour se rendre à Saint Aigulin ou à Saint Michel, d’où l’on doit conclure que la question doit être résolue à l’avantage de la station de Saint Aigulin - il n’y aurait  que la portion de territoire comprise entre la partie midi de la route de La Roche Chalais à Ribérac et la rive gauche de la Dronne qui aurait intérêt à voir s’établir à Saint Michel une station - mais une pareille minorité doit être effacée par les avantages que doit retirer la majorité.

Par ces motifs le conseil municipal est d’avis à l’unanimité que la station à Saint Aigulin, sur le chemin de fer de Tours à Bordeaux, doit être préférée à celle de Saint Michel sur la rive gauche de la Dronne.

Fait et délibéré à Montendre, le jour, mois et an susdits, et lecture faite les membres du conseil municipal ont signés avec l’adjoint et le maire.

Suivent les signatures des présents.

 

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Délibération n° 58  - 19 mars 1861 Chemin de fer Nantes à Coutras –

 

L’an mil huit cent soixante et un, le dix-neuf mars, les membres du conseil municipal de la commune de Montendre se sont réunis à l’effet de donner leur avis sur les avants projets du chemin de fer de Nantes à Coutras soumis à l’enquête pour le département de la Charente inférieure.

Présents Mr Marchand, Maire, Marchand Adjoint, Chevallier, Rocher, Faure, Dubreuilh, Petit, Robert, Rolland et Duplessis, conseillers.

Le conseil regrette vivement que le délai accordé à Mr l’ingénieur pour les études des avants projets n’ait pas été assez long pour lui permettre de visiter le tracé par la Saye, entre  Pons et Coutras, comme il a visité celui par le Lary, il est convaincu que les études sur les lieux et les renseignements qu’il aurait recueilli sur les besoins et sur les ressources du canton qu’il traverse aurait considérablement modifié l’avis qu’il émet sur chacun de ces tracés dans son rapport.  

Voici les considérations qui ont conduit le conseil à émettre cette pensée.

Au point de vue commercial, industriel et agricole comme point de vue de revenu pour la compagnie concessionnaire.

Si le tracé par le Lary traverse un pays riche parce qu’il produit presqu’exclusivement des vins, il faut reconnaître que presque tous ceux récoltés entre Pons et Montguyon sont convertis en eau de vie qui sont livrées à Archiac, Pons, Cognac et Barbezieux, que ces eaux de vie n’utilisent pas le chemin de fer pour leur transport, que deux communes seulement dans la Charente, Sainte Radegonde et Chantillac, produisent des vins rouges en quantité relativement peu considérable, que ces vins se consomment ordinairement dans les environs, que si quelques tonneaux sont expédiés depuis quelques années à Bordeaux c’est seulement parce que l’oïdium a ravagé depuis cette époque le Bordelais, que cet écoulement ne peut être que momentané.

Le tracé par le Lary traverse 18 communes entre Pons et Coutras possédant une population de 17784 habitants (recensement de 1856) Ces communes n’alimentent pas une seule voiture publique soit pour le transport des voyageurs, soit pour le transport des denrées et marchandises, elles ne possèdent pas une seule localité commerciale.

Si le tracé par la Saye traverse un pays moins riche, même quelques landes, elles ne sont pas stériles et ce pays produit des vins, des bois, des fourrages, des fruits, des denrées de toute nature, des matériaux de construction qui alimentent pour leur transport comme pour celui des voyageurs sur Bordeaux et sur Jonzac, Pons, Saintes et Cognac, plusieurs services publics.

Le tracé par la Saye traverse 23 communes possédant une population de 21296 habitants et des localités commerçantes telles que Guîtres, Laruscade, Cavignac, St Savin et Montendre.

N’est-il pas de notoriété publique que Montendre est la localité la plus commerçante de l’arrondissement de Jonzac ? (voir l’état statistique de la consommation annuelle et de ses revenus commerciaux tous créés par son mouvement commercial) Cinq voitures publiques desservent journellement cette localité et transportent annuellement 20364 voyageurs ; Dix voitures de roulage au moins transportent des denrées à Bordeaux ; Un service de roulage à trois chevaux est constamment  alimenté pour le transport des marchandises arrivant de la gare de La Roche Chalais ; 10 voitures au moins transportent chaque jour à Jonzac, Pons et Saintes des matériaux, des bois, des fourrages et en rapportent des pierres. Le chemin de fer sera utile pour tous ces transports.

Au point de vue de l’économie dans la construction du chemin de fer.

Si le tracé par la Saye est plus long de 11 kilomètres que celui par le Lary, il coûtera encore moins parce que les terrains sont moins chers, les travaux d’art seront moins considérables, les terres plus faciles à remuer, les matériaux beaucoup plus abondants et meilleurs que le tracé par le Lary.

Au point de vue de l’accroissement de la fortune publique.

Il est incontestable que les terrains traversés par le tracé par le Lary ne peuvent acquérir une plus grande valeur, tandis que ceux traversés par le tracé par la Saye décupleront parce que les produits sont variés et de première nécessité et trouveront un écoulement avec la facilité du transport.

Au point de vue stratégique enfin.

Est-il possible de partager l’opinion de Mr l’ingénieur sur l’importance stratégique de Blaye.

Nul n’ignore que les passages au- dessus de Pauillac sont difficiles, nul n’ignore qu’on améliore les passes et que des canonnières ne seraient pas prisonnières devant Blaye, que ces bâtiments de guerre peuvent approcher tous les forts et s’il en était ainsi, pourquoi le gouvernement au lieu d’entretenir les forts médoc, le fort pâté et la citadelle de Blaye au lieu d’y faire des réparations considérables depuis quelques années, ne les détruirait-il pas ?  

Dans ces circonstances peut-on admettre qu’une étape de plus ou de moins entre le chemin de fer et Blaye sera sans importance ? Ne devrait-on pas plus tôt dire que d’un moment à l’autre un embranchement sur Blaye peut devenir nécessaire ?

Le conseil pense que le tracé publié par Messieurs Guignard et Martin, dans une brochure qui est ci-jointe pourrait concilier tous les intérêts et il espère que la commission d’enquête examinera avec impartialité les opinions émises, reconnaitra l’utilité qu’un de fer passe le plus près possible de Blaye.

Délibéré à Montendre, les jours, mois et an susdits et ont signé après lecture faite.

Suivent les signatures des présents.

 

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Délibération n° 105  - Chemin de fer de Nantes à Coutras -

 

L’an mil huit cent soixante-quatre, le dix-sept février, le conseil municipal de la commune de Montendre, arrondissement de Jonzac, Charente inférieure, s’est réuni en session ordinaire.

Présents, MM. Marchand, maire, Ectet, adjoint, Chevallier, Robert, Rocher, Duplessis, Rolland, Bardet.

Absents, MM. Marchand Jacques, démissionnaire, Broussard, malade, Dubreuilh et Faure décédés.

Le conseil municipal est appelé à émettre un avis sur la direction à suivre entre Jonzac et Coutras par le chemin de fer de Nantes à Bordeaux.

Le conseil, après avoir examiné les divers tracés soumis à l’enquête et dont les projets sont déposés à la sous-préfecture de Jonzac, a porté son attention sur les avantages comparés que présentent les lignes proposées par la vallée du Lary et par la vallée de la Saye.

Si la voie ferrée de Rochefort à Coutras était destinée à faciliter d’une manière toute particulière les communications des communes de l’arrondissement de Jonzac avec ce chef-lieu et avec le chef-lieu du département, il est incontestable que les tracés par le Lary devraient être préférés, mais cette pensée, qui semble avoir dominé quelques ans des hommes influents dans le département, ne saurait être prise en sérieuse considération lorsqu’il s’agit de compléter une ligne de fer reliant entres elles trois des plus grandes villes de France, Nantes, Bordeaux et Lyon et servant de grande voie stratégique pour mettre en communication directe l’océan avec la méditerranée.

Examinant dans ces lignes, en dehors de toute considération, l’intérêt local et départemental, mais seulement au point de vue des intérêts généraux présents et futurs que doivent desservir les grandes lignes au nombre desquelles devra certainement être comptée celle de Nantes à Bordeaux et Lyon que complète le chemin de fer des Charentes, le conseil présente les observations suivantes sur les tracés proposés entre Jonzac et Coutras.

-          1° L’intérêt commercial

-          2° L’intérêt stratégique

-          3° L’économie pour la construction

-          4° Les probabilités d’embranchement

Sur le premier point : L’intérêt commercial. La ligne du Lary est plus courte de 11 kilomètres ce qui aura pour résultat de diminuer le prix et la durée de transport.

La ligne par le Lary traverse une contrée moins productive et moins peuplée que la ligne par la Saye.

La ligne par le Lary ne dessert pas un seul chef-lieu de canton, une seule localité ayant des marchés hebdomadaires, si ce n’est Baignes qui en sera éloigné de 8 à 10 kilomètres.

La ligne par la Saye dessert trois chefs-lieux de canton, Montendre, St Savin, Guîtres et deux autres localités, Cavignac et Laruscade, toutes ayant des marchés hebdomadaires qui contribuent puissamment à l’approvisionnement de Bordeaux ; Montlieu et Montguyon, qui ont une foire chaque mois où se traitent seulement quelques affaires locales, se trouvent desservies par la ligne par la Saye dont ils ne sont pas très éloignés et par le chemin et par le chemin de fer de Paris à Bordeaux.

Le mouvement commercial des deux lignes comparé présente des différences considérables sous tous les rapports et pour ne citer qu’un exemple qui ne supportera aucune contestation puisqu’il est puisé à une source certaine (Le camionnage du chemin de fer d’Orléans, gare de La Roche Chalais qui dessert tout à la fois les localités traversées par la ligne par le Lary et celles traversées par la ligne par la Saye)

Pour le transport durant l’année 1863 on trouve les chiffres suivants

  Transport petite vitesse pour Montguyon ………………………………… 14,594                                                                         pour Montlieu et Chevanceaux        ………       26,360                                                                          pour Montendre          ……………………         491,505                                                                     pour Mirambeau  ………………………………    36,666                                                                 pour Jonzac  ………………………………….     143,169                                                                 pour Blaye ……………………………………       95,563

Les transports faits par la gironde, venant de Bordeaux et du midi, présentent des différences au moins à cette grandeur.

La ligne par le Lary traverse entre Jonzac et Montguyon une contrée produisant principalement des vins qui tous sont réduits en eau de vie, c’est-à-dire au dixième de leur poids et de leur volume, toutes ces eaux de vie sont expédiées sur cognac pour y recevoir une consécration d’origine, elles n’utilisent donc jamais le chemin de fer pour leur transport.

La ligne par la Saye entre Jonzac et St Savin traverse une contrée produisant des fourrages, des bois, possédant plusieurs établissements industriels tels que fours à chaux, tuiles à briques, distilleries… dont les produits s’écoulent sur Cognac et Bordeaux, cette contrée est aussi tributaire des roches carrières de Jonzac pour la pierre de construction entre St Savin et Coutras, la ligne par la Saye traverse une contrée de France les plus productive en vins qui sont livrés à la consommation et alimentent Paris, la Bretagne et la Normandie pour leur transport on utilisera donc le chemin de fer des Charentes.

Le mouvement de la population sur la ligne par le Lary est sans importance et n’alimente aucune voiture publique. Sur la ligne par la Saye il est des plus considérables et alimente plusieurs services de voitures sur Bordeaux ; Les relevés statistiques comme la notoriété publique ne laissent aucun doute sur ces points.

La ligne par le Lary est parallèle au chemin de fer de Paris à Bordeaux, la distance qui la sépare de cette voie est peu considérable ; La ligne par la Saye est également éloignée du chemin de fer de Paris à Bordeaux et de la Gironde et passe au cœur du pays, on peut donc dire et à juste raison que la ligne par le Lary dessert une contrée déjà desservie, tandis que celle par la Saye en desservira une qui ne l’est pas et dont les ressources de toutes natures sont plus considérables.

Sur le second point : L’intérêt stratégique.

La ligne par le Lary passe à plus de 49 kilomètres de Blaye, celle par la Saye à : 22 kilomètres.

Sur le troisième point : L’économie pour la construction.

La ligne par le Lary nécessite une dépense qui sera plus considérable que celle par la Saye de plus de 3.000.000 et en nécessitera une bien plus considérable encore lors de l’exécution de l’embranchement promis sur Blaye.

Sur le quatrième point : Des probabilités d’embranchement.

La ligne par le Lary, par son rapprochement avec le chemin de fer de Saintes à Angoulême et d’Angoulême à Bordeaux ne nécessitera aucun embranchement pour la contrée qu’elle traverse ; Barbezieux la seule ville importante qu’elle approche a peu de relations commerciales avec Bordeaux et la gare de Chalais leur donne satisfaction.

Les relations commerciales les plus importantes sont avec Tonnay-Charente, Cognac et Angoulême, c’est pourquoi cette ville sollicite depuis longtemps un embranchement sur Châteauneuf.

La ligne par la Saye facilite deux embranchements ; L’un sur Blaye réclamée par la défense de l’entrée de la Gironde et par un intérêt commercial des plus considérables ; L’autre par Libourne pour réaliser le tracé le plus court de Nantes à Bordeaux et faciliter les approvisionnements de cette dernière ville.

L’espérance de la prompte exécution de ces embranchements n’est-elle pas fondée quand on connaît l’importance du mouvement commercial et de la population qui existe entre Bordeaux et les localités traversées et desservies par la ligne de la Saye.

Ces considérations qui ont déjà prévalu dans bien des circonstances et que l’on trouve exprimées en ces termes dans le rapport de Monsieur le comte Daru sur le chemin de fer de Lyon, traité élémentaire des chemins de fer d’Auguste Perdonnet, 1855, T1, page 74  << Nous sommes donc d’avis qu’en thèse générale, la meilleure direction d’un chemin de fer est celle qui se prête et se plie le mieux aux mouvements habituels de la circulation, qui trouble le moins le cours, qui respecte le mieux la possession, les droits acquis, et va par conséquent chercher les voyageurs et les marchandises là où ils affluent, se porte là où les grands courants des transports ordinaires sont déjà établis et fixés depuis longtemps >>

Le conseil municipal de Montendre a pensé que la plus grande longueur de parcours par la vallée de la Saye ne peut être que momentanée et ne peut être une raison suffisante en présence de tous les autres avantages pour donner la préférence au tracé par le Lary ;   Il demande par conséquent que la ligne par la Saye soit préférée à celle par le Lary et choisie par le gouvernement comme satisfaisant le mieux les intérêts généraux présents et futurs.

Cette délibération a été prise à l’unanimité les jours, mois et an que dessus.

Suivent les signatures des présents.

 

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Cartes postales représentant la gare de Montendre 

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Délibération n° 195 - Trains express de Bordeaux à Paris et réciproquement-

 

Le Conseil après examen du nouveau service des Chemins de fer de l’Etat, modifié à partir de ce jour par suite de l’ouverture de la ligne directe de Bordeaux à Paris, ne peut que manifester son étonnement que les nouveaux trains directs n°86 X92 de Bordeaux à Paris, n°87 X81 de Paris à Bordeaux, ne s’arrêtent pas à la gare de Montendre.

Il en fût de même lors de la création des trains exprès de Bordeaux à Nantes, et de Nantes à Bordeaux, qui ne s’arrêtaient pas dès le début et dont l’arrêt fût ordonné peu de temps après sur les réclamations reconnues fondées de toute la région.

Si la gare de Montendre n’offre pas par elle-même une importance très grande, elle en acquiert certainement une supérieure à celle de certains chefs lieu d’arrondissement du réseau par les intérêts qu’elle est appelée à desservir.

Outre le canton de Montendre elle dessert  les cantons de Montlieu et Montguyon, majeure partie du canton de Saint Ciers Lalande (Gironde), une des communes les plus importante du canton de Saint Savin (Donnezac), majeure partie du canton de Baignes (Charente) ainsi que du canton de Mirambeau.

Cela est tellement exact qu’un service de correspondance par voiture vient de s’établir entre Baignes et Montendre et entre Mirambeau et Montendre, ce dernier, en vue tout spécialement de faciliter les communications sur Bordeaux qui actuellement se font par voitures sur Blaye et par bateau à vapeur.

Les trains express entre Paris et Bordeaux et réciproquement ne s’arrêtant pas à la gare de Montendre, il est à craindre que les populations de Mirambeau et Saint Ciers Lalande continuent à communiquer avec Bordeaux par Blaye et le fleuve.

Quant aux populations du reste de la région qui voudront se diriger sur Paris, elles ne pourront employer la ligne de l’Etat sans aller la prendre à une grande distance, Jonzac ou Saint Mariens, elles utiliseraient  donc de préférence la ligne d’Orléans qui sera plus rapprochée et par suite plus avantageuse. Depuis longtemps les populations de la région réclamaient le rétablissement d’un train permettant d’arriver à Bordeaux dans la matinée ; Le train n°81 leur donnant satisfaction en faisant arriver à Bordeaux au moment des affaires à l’heure ou s’ouvrent  les bureaux de toutes les grandes maisons, avec des communications faciles et rapides, le mouvement de circulation augmenterait encore.

Le non arrêt des trains express occasionnent un cruel désappointement aux habitants de toute la région, les communications n’en seront pas faciles et le changement qui va survenir dans la distribution du courrier par suite des modifications apportées dans la marche des autres trains occasionnera un préjudice important aux intérêts et de Montendre et de toute la région.

Le conseil municipal s’inspirant des intérêts des habitants de la commune qui leur sont plus spécialement  confiés et de ceux de la région toute entière à l’unanimité demande avec insistance l’arrêt à la gare de Montendre des trains express 87 X 81 de Paris à Bordeaux et 86 X 92 de Bordeaux à Paris.

Il y aura avantage réel et pour la contrée et pour la compagnie, car il est de principe absolu que les transactions augmenteront toujours en raison des facilités qui sont procurées.

Il demande également que des communications plus fréquentes soient établies avec la ligne de Périgueux par Coutras. Le commerce de bestiaux de la contrée avec le Limousin et le Périgord étant très important, les transactions se trouveraient entravées par la difficulté des communications.

Le conseil municipal espère que sa demande sera prise en sérieuse considération et recevra prochaine satisfaction.

Suivent les signatures des présents.

 

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Délibération n° 198  - 19 mai 1872 Chemin de fer –

 

L’an mil huit cent soixante-douze, le dix-neuf mai,

Le conseil municipal de Montendre réuni en session ordinaire demande que la compagnie des Charentes soit mise en demeure d’exécuter dans les plus brefs délais, les travaux de terrassement aux abords de la gare de Montendre conformément aux plans qui ont été approuvés après une enquête publique.

La gare de Montendre est ouverte depuis plus de six mois et la négligence de la compagnie à remplir ses obligations nuisent aux constructions qui ne peuvent se faire avant qu’elle ait exécuté les travaux indiqués par les plans et conformément aux indications qu’ils donnent.

Délibéré à Montendre les jours, mois et an que dessus.

Suivent les signatures des présents.

 

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